vendredi 30 janvier 2015

Mal à l'âme...

Ca fait un peu flipper de revenir par ici, surtout quand on sait que j'y ai fermé la porte à double tours il y a quelques jours. Poser des mots quand on sait pertinemment qu'ils ne seront pas lus, c'est perturbant, une première pour moi...

J'aime écrire depuis toujours, laisser une trace de ce que je vis quelque part c'est rassurant et pouvoir des années après relire certains passages me fait souvent sourire. Le problème ici, ce ne sont pas les lectrices qui suivent l'évolution de Ma Vie Discrète depuis des années, non ce sont les autres lecteurs. Ceux qui sont un peu plus impliqués, ceux à qui par excès de confiance et/ou d'insouciance, j'ai confié  l'adresse de mon chez moi virtuel. Qu'il est difficile d'écrire quand on sait que les mots que l'on posent auront inévitablement une résonance particulière pour certain(e)s, peut-être même un impact direct dans mes relations avec elles/eux. Alors, j'ai tout fermé. Me retrouver avec moi-même ne m'a jamais fait peur, j'ai beaucoup plus la trouille de devoir être en société quand je ne vais pas bien par exemple. Il devient de plus en plus compliqué de donner le change avec l'âge...

Et voilà bien ce qui vient de m'arriver, je n'y arrive plus. J'ai eu une fin d'année chaotique (euphémisme quand tu me tiens), j'en ai fait bavé mes proches (tous sans exception, je ne suis pas sectaire) et j'ai finalement tout envoyé balader. Sur le coup, c'est libérateur et puis après ce très court moment d'euphorie, vient enfin la phase d'observation sur l'étendu des dégâts. 
Je ne suis pas bricoleuse et j'ai un mal de chien à réparer ce que j'ai cassé ou abîmé, surement parce que je sais que c'est peine perdue, que rien ne vaut le neuf et que je connais déjà la fin de l'histoire... A mon âge, on se laisse de moins en moins abuser.

En relisant les quelques billets où j'ai pu parler de ma vie privée, j'ai pu lire entre les lignes et très sincèrement dans le feu de l'action, je ne m'en suis pas si mal sortie. J'ai quitté Paris, je suis retournée chez mes parents, j'ai eu plusieurs boulots et puis il y a eu LE boulot. Celui qui allait me stabiliser, enfin c'est ce que j'ai pensé au début du moins. Mais on ne se réinvente pas, on a parfois des valeurs qui sont incompatibles avec certaines professions... Et moi, je me suis fourvoyée. 
Je ne sais pas pourquoi je me suis entêtée dans ce travail, pourquoi je n'ai pas capitulé dès les premiers jours, pourquoi je n'ai pas écouté mes proches qui avaient de suite déclaré que ce job n'était pas pour moi... A qui, à ce moment, avais-je des choses à prouver? Certainement pas à moi, je sais ce que je vaux professionnellement.

Je suis allée bosser chaque jour pendant presque deux mois avec la boule au ventre et la gorge nouée. J'ai essayé tous les stratagèmes pour me détendre: Y aller en bus pour respirer, en voiture pour écouter la musique à m'en faire crever les tympans et tenter d'oublier, fumer plus, parler moins mais chaque matin, devant la porte, je finissais inexorablement par appeler ma belle-soeur pour lui dire que c'était la dernière et que je n'y retournerai pas. Pourtant chaque soir, j'ai baissé la tête et dit "à demain" à mes collègues. Ce sont sans doute eux, enfin surtout elle, qui m'ont donné envie de ne pas tout claquer trop vite. C'est bizarre la vie, on rencontre des gens avec lesquels tout nous opposent mais on apprend à s'aimer, et dans un contexte aussi particulier, une fille que l'on ne connaissait pas deux mois avant, va être l'unique repère de nos journées... Le plus difficile quand je suis partie? La quitter, elle. J'ai dit au revoir à tout le monde, dans le genre "au revoir Président" mais elle, je lui ai à peine adressé un signe de tête. Par pudeur. Partir pour sauver ma peau mais en l'abandonnant, elle.
On a commencé le même jour et très vite, nous sommes devenues un binôme inséparable. Lui dire au revoir à elle, et je savais que les vannes n'auraient pas tenu. D'ailleurs j'ai passé les 48 heures suivants ma rupture de période d'essai à pleurer. Le contre coup du stress, j'imagine...

J'avais déjà entendu des tas d'histoires sur le mal être de salarié dans l'entreprise, j'écoutais ça de loin en pensant certainement de temps en temps qu'il devait y avoir un peu de "chichi", un jugement à l'emporte pièce comme je sais les faire. 

2 commentaires:

  1. Moi, c'est ce mal-être qui m'a permis de rebondir, il m'a fallu du temps mais j'y suis. j'espère qu'il en sera de même pour toi ma kaki;)

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  2. Je ne me laisse jamais envahir trop longtemps, parois je me dis qu'il faudrait que je touche un peu plus profondément le fond pour soigner le mal une bonne fois pour toutes, mais j'ai pas le courage...

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