dimanche 10 août 2008

Celle qui connait un Agitateur (2)...

Je venais donc de le renvoyer dans ses cordes. Le téléphone raccroché. Et puis, en minuscule sur la fenêtre MSN pas encore fermée, je lis :**** est en train d’écrire. J’attends. Que peut-il avoir de plus à ajouter ? On vient de tout se dire. Et la sentence tombe : s’il se conduit de cette manière avec moi, c’est parce qu’il m’a toujours aimé… Déconcertant, cette façon qu’ont les hommes de m’aimer… La rage vient de faire un retour fracassant au creux de mes intestins.
Je reprend mon téléphone, hurle, crie, peste et lui ordonne de se présenter deux heures plus tard, cour Saint Emilion à Paris (un endroit neutre). Il accepte. J’arrive la première et décide de prendre des places de cinéma pour le film « Mes amis, mes amours ». Adaptation du livre de Marc Levy. Ca lui apprendra. Il arrive et de suite, je le mets au courant de la suite du programme. Il accepte sans aucunes résistances. Je comprends dans son regard qu’il a été loin dans les confidences.
Deux heures plus tard, il m’invite à dîner. A mon tour, j’accepte. On est tendu tous les deux, qui le premier va ouvrir les hostilités ? C’est lui qui le fera, à peine installés, dans ce resto sympa de la porte Brançion. Je l’écoute, et une fois de plus nous ne sommes pas d’accord sur le fond des choses. A minuit passé, je capitule et lui demande de me raccompagner jusqu’à ma voiture. Devant, il avouera ne pas vouloir en rester là, qu’il a encore tellement de choses à me dire. Je suis fatiguée, vulnérable loin de « mon nid », je lui propose donc de me suivre et de venir chez moi. Sur le trajet, j’observe le phare de sa moto dans mon rétro et décide d’anesthésier momentanément mes pensées en faisant hurler l’autoradio. Ca fonctionne…
On discutera de tout et de rien, jusqu’à l’aube. Il décide de dormir à la maison, dans mon lit. Epuisés par tant de confidences, rassurés sur des années d’incertitude, nous nous endormirons sagement. Le lendemain matin, je me réveille la première et bondis du lit. Pas prête à cette soudaine et pourtant si connue intimité.
Il fait un soleil radieux, nous décidons d’aller déambuler dans les rues de Paris, de « notre Paris ». Je me tais, je n’ose avouer que depuis je l’ai partagé avec un autre. Je n’ose avouer que ce Paris me fait atrocement souffrir, que je n’y vais plus. D’un pas lourd, je capitule et suis…
« Le Louvre »…J’entre dans la cour Carré. Je lève les yeux, les toits de ce bâtiment sont les plus beaux qu’il m’ait été permis de voir. On traverse le jardin des Tuileries, contournons la place de la Concorde, rue du Faubourg Saint Honoré, on remontera même jusqu’à cette place pleine de petits restos « bobos » qui me fait horreur, endroit préféré des requins de la finance (et pas seulement !).
Plus tard, dans la soirée, installée à la terrasse du café Ruc (filliale de Costes), je comprendrai toute seule que finalement la vie n’est peut-être pas une salope… Et que des fois, elle sait aussi rendre ce qu’elle nous avait confisqué pour un temps (peut-être même pour notre bien). Ce soir là, je suis légère et sereine. Par l’intermédiaire de l’Agitateur, j’ai pû retrouver mon Paris. Celui qui serre mon cœur, qui le fait battre, qui me fait sourire et qui de temps en temps sait aussi me faire pleurer. C’est pas la victoire avec un V majuscule non mais c’est un bon début.
L’Agitateur lui, ne restera pas dans ma vie. Pas comme nous le voudrions. Ce n’est pas le plus important.
J’ai vécut avec cette absence, ce manque. J’ai même été heureuse sans Lui souvent. Et c’est de me rendre compte de ça qui est important ce soir…
Oui, ce soir-là. Entre le Louvre et l’Opéra Garnier, ce qui est important pour moi c’est juste d’être là… Et d’être heureuse, rien que pour ça.

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