A l'occasion du triste anniversaire des 70 ans de la rafle du Vél' d'Hiv, la ville de Paris propose une exposition sur cette si sombre période de la seconde guerre mondiale.
Sur les 13 152 juifs arrêtés les 16 et 17 juillet 1942 par la police et parqués comme des bêtes au Vélodrome d'Hiver, 4000 étaient des enfants. La plupart vont mourir de privation ou seront envoyés aux chambres à gaz dès leurs arrivées sur les camps de la mort...
Cette exposition, c'est des centaines de lettres, de dessins et de témoignages d'enfants avec leur mots, leur courage et leur naïveté...
Des récits de petits anges bourrés de fautes d'orthographe qui dans d'autres conditions t'arracherais un sourire, sauf que dans cet endroit confiné face à ces messages d'amour désespérés, le visage se crispe et le noeud qui coule dans ta gorge t'empêche le moindre mouvement.
Pour être honnête avec toi, je n'ai pas pu faire l'intégralité de l'expo. Je m'y étais rendue seule, et devant cette minuscule robe, les barrières ont cédées. J'ai senti les yeux me piquer et j'ai eu beau me mordre l'intérieur des joues à sang, je n'ai pas réussi à contenir un trop plein d'émotion et je me suis donc précipitée vers la sortie... Assise sur le petit muret à reprendre mes esprits, un homme à l'aube de la cinquantaine s'est approchée et m'a tendu un mouchoir en papier. Je me suis excusée d'être dans cet état et lui s'est excusé de me faire me sentir obligé de m'excuser, ce qui a eu l'effet de me faire sourire.
Devant mon état désastreux, il m'a questionné sur mon histoire personnelle face à cette période, je lui en ai raconté quelques bribes et lui, la sienne, beaucoup plus tragique d'ailleurs.
On était là comme deux ronds de flans, deux parfaits inconnus qui viennent en une trentaine de minutes de se raconter des choses tellement intime, alors je me suis présentée et lui aussi. Pour l'aider à conserver son anonymat, je vais donc l'appeler par son prénom (chose que je ne me suis absolument pas permise face à lui), Monsieur Paul est un professeur d'université. Un professeur en Histoire plus précisément et après m'avoir demandé si j'avais des obligations pour la fin de cette après-midi, m'a proposé une chouette balade dans les rues de la capitale, en l'agrémentant deçi-delà de quelques anecdotes...
La quatrième photo au dessus, c'est la cour de l'Hotel de Beauvais, rue François Mirron qui abrite aujourd'hui La Cour Administrative d'Appel de Paris et s'il appartient à l'Etat, c'est justement parce qu'il a été racheté 200 000 francs à la famille Simon en 1943 lors des spoliations faites aux familles juives à cette époque.A la libération, il deviendra un immeuble de logements locatifs regit sous la fameuse loi de 1948 et le restera jusqu'au milieu des années 80.
Bien avant ça, Mozart alors âgé de 7 ans y habita durant 5 mois lors de se première visite à Paris...
- Impasse de l'hotel d'Argenson.
- Angle des rues des Francs Bourgeois et des Archives, plaque matérialisant le niveau de la mer dans le bassin du port à Marseille.
-Un des deux cadrans solaires de l'Ancien Couvent des Pères de la Merci.
- Impasse de l'Hotel d'Argenson.
- Cour du Mont de piété, surnommé "Ma tante" grâce au fils de Louis-Philippe un peu honteux de devoir avouer qu'il y avait mis sa montre en gage, il préféra confesser l'avoir oublié...chez sa tante!
- Devanture d'une des premières boucheries chevalines de Paris (aujourd'hui, boutique de bas et collants)
Les deux photos sont celles de l'impasse des Arbalétriers, dans le marais. Une des plus anciennes voies de la capitale, puisqu'au moyen-âge elle était l'entrée secondaire de l'hôtel Barbette, résidence de la Reine Isabeau de Bavière. A l'époque, il s'agissait d'une allée qui menait à un champs où s'entrainaient les arbalétriers.
Ce serait sur ce lieu que Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI, fut assassiné par les hommes de main de Jean Sans Peur alors qu'il rendait visite à la reine Isabeau, cet évènement aurait relancé la guerre de 100 ans...
En 1882, alors que l'on démolit l'hôtel d'Effiat, un coup de pioche buta sur un vase de cuivre contenant des pièces d'or pour un montant estimé à 7882 livres, la rue hérita naturellement de l'appellation "rue du trésor" et devint une impasse qui était fermée par une fontaine pour rappeler que l'hôtel d'Effiat se dressait là, il y a une porte percé sur le coté de l'impasse et qui, quand tu as la chance qu'elle soit ouverte ouvre sur la rue des Ecouffes.
Ce fut une très belle journée, finalement...
L'exposition sur la rafle du Vél d'Hiv se tient à l'Hôtel de Ville de Paris, l'entrée est gratuite et elle se tient jusque mi octobre.
Très bel balade. Et belle rencontre que tu as faite avec ce Monsieur.
RépondreSupprimerOui, très belle ;-)
SupprimerTrès beau billet...
RépondreSupprimerMerci Elsa, j'avais hâte de le partager avec vous ;-)
SupprimerLes 2 comms précédents résument parfaitement mon ressenti, merci Kaki !
RépondreSupprimerMerci à vous de me donner si envie de partager ;-)
SupprimerTrès bel article. Merci de nous avoir fait partager cette journée si particulière. Merci. LilooDtv
RépondreSupprimerMerci à toi Liloo et pour le clin d'oeil sur Fb aussi, t'es un ange ;-)
SupprimerAlors que j'étais un vrai paquet de nerfs ce matin, ton billet m'a fait un bien fou et m'a calmée. On relativise d'un coup et les petits coups foireux font pâle figure à côté de ça. Allez je t'embrasse bien fort bichette.
RépondreSupprimerAh ben tu vois qu edes fois, je sers à quelque chose!!!!! Des bisous ma Clo d'amour à moi ;-)
Supprimermerci pour ton émouvant récit et pour les superbes photos de ta promenade impromptue
RépondreSupprimerbisous
Des bisous ma Bodette ;-)
SupprimerTrès bel article qui me touche tant par le sujet abordé que par cette rencontre que tu as faite et qui me rappelle une similaire que j'avais faite dans d'autres circonstances.
RépondreSupprimerMerci, c'est très beau.
Ca c'est du souvenir que tu gardes bien au chaud pas vrai? ;-)
SupprimerOh oui et je pense régulièrement à cette personne qui a su me toucher à un moment de ma vie.
SupprimerJ'aurais eu du mal moi aussi, rien que le début de ton article me met de la pluie dans les yeux...Belle rencontre aussi, et magnifique promenade guidée que tu nous fais gentiment partager. Il faudrait que je me pousse pour aller me balader à Paris, là...(Pour ça faudrait que je me coince une journée cool, en fait !!). Merci pour toutes ces photos sympas et curieuses.
RépondreSupprimerSi tu arrives a prendre du temps pour moi, t'oublies pas une petite pause avec moi hein dis?
SupprimerJe peux bloquer une journée sans rendez-vous si tu es toujours d'accord, ce serait un vrai plaisir !! Tu re-travailles?
SupprimerNon, pas de suite alors avec plaisir :-)
SupprimerFiou. Ton billet est chargé d'émotion.
RépondreSupprimerMerci de partager ça avec nous.
De rien, ma Galinette jolie ;-)
SupprimerWaouh. Magnifique billet.
RépondreSupprimerCa me rappelle un peu mon voyage en Pologne au mois de mai dernier. J'ai visité Auschwitz, et ça a été l'expérience la plus traumatisante de toute ma vie. Se dire que des personnes sont décédées dans d'atroces souffrances, juste là, et qu'on marche sur leurs pas...
Mais ça a aussi été un voyage fait de rencontres merveilleuses, on s'est tous soutenu.
C'est au final le plus beau voyage que j'ai fait, car il avait un vrai fond. J'ai l'impression maintenant d'être un peu la "messagère". Je dois faire part de ce que j'ai vu, pour que plus jamais un drame pareil ne se reproduise.
Je resterai à jamais marquée par ce voyage, comme toi par cette exposition.
Bises ♥
Auschwitz, j'en garde un très mauvais souvenir... Tout comme toi, un lieu beaucoup trop chargé de souffrances, et cette impression que je n'allais plus jamais pouvoir retrouver mon souffle, rien que d'y penser j'ai l'impression que mes poumons s'affolent, c'est dingue quand même...:s
SupprimerOh! Ca me rappelle mon stage début juillet, je passais devant l’hôtel de ville tout les jours e je mourrais d'envie d'aller voir l'expo mais je n'ai bien sûr pas eu le temps, je dois vite essayé d'y aller avant que les cours reviennent! (et si possible accompagnée d'une amie et d'une boîte de mouchoir!) En tout cas tu en as fait une belle rencontre, et toutes ces photos avec ces explications je suis fan, moi qui passais dans toutes ces petites rue j'en sais maintenant bien plus! :)
RépondreSupprimerEmmène une copine avec toi, poulette ce sera peut etre moins triste :s
Supprimerbon... voilà une expo pas trop faite pour moi ou alors avec moults paquets de kleenex ... mais ton billet est aussi plein d'énergie, d'espoir... et puis la magie... que d'un passé sombre puisse surgir une jolie rencontre :)
RépondreSupprimerAh oui, et j'aurais pu marcher des heures durant, tellement je buvais ses paroles j'adore que l'on me raconte Paris ;-)
SupprimerTrès bel article et finalement belle balade :)
RépondreSupprimerJe bosse à 2 pas de l'hôtel de ville et franchement j'aurais été complètement incapable d'aller voir cette expo. Même si ma famille n'a pas été touchée de près ou de loin par horreur, je pense que j'aurais fondu en larmes à peine 30 secondes après avoir franchi l'entrée :S
Oui, je crois qu'il est quand même difficile de rester insensible... :s
SupprimerJe te comprends, cette exposition devrait être trop trop dure émotionnellement.. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps devant le film La Rafle et je sais que je ne pourrais pas le revoir. Très chouette cette rencontre avec M.Paul :) Bonne journée!
RépondreSupprimerOui, le film est difficile aussi :s
SupprimerJe ne dirais rien qui n'a pas déjà été dit mais que d'émotion dans ce billet! Expo intéressante mais difficile, belle rencontre, belle ballade, belle journée.
RépondreSupprimerOui, comme je l'ai dit plus haut une très belle journée finalement ;-)
SupprimerEn lisant ton "reportage" un immense vide m'a envahi.... une émotion que je ne saurais décrire ... c'est un sujet qui me touche plus que je ne saurais le dire !!!
RépondreSupprimerJ'aurais aimé rencontrer Mr Paul...
Des décennies sont passée mais la douleur est toujours présente ! Mazeltov !
Je suis désolée d'avoir "remué" tout ça :s
Supprimeroh non ne t'inquiète !!! il est vrai que c'est un sujet qui me touche car je n'arrive pas accepter que des hommes ont pu être aussi cruel (et le mot faible) envers des êtres humains et surtout des enfants !
Supprimeret à chaque fois que ce soit des films, des reportages ou des photos ça me chamboule!
bizzzzzzzzzzzzz ♥♥♥
C'est pour des moments comme celui ci que je ne rate aucun de tes posts, même si je ne commente plus, faute de temps.
RépondreSupprimerQue d'émotions. D'abord avec cette petite robe, et ensuite avec ce Monsieur Paul qui sans te connaitre a compris ce que tu ressentais. Et puis pour finir cette belle journée.
Merci Kaki.
Le principal c'est de ne pas oublier ;-)
SupprimerQue d'émotions dans ce billet hyper touchant nous remémorant l'une des plus douloureuses périodes de l'Histoire. J'ai noté les dates pour aller voir l'exposition avec mon mari.
RépondreSupprimerMerci pour ce devoir de mémoire et pour la très jolie balade <3
De rien ma belle ;-)
SupprimerJ'adore l'histoire et j'aurai bien aimé que tu nous en dises plus sur cette exposition mais je comprends et je respecte ton émotion.
RépondreSupprimerJ'avais visité le musée de la Shoah et ça m'avait beaucoup ému également. En tout cas je suis bien contente que tu ai rencontré ce monsieur Paul :)
L'expo est très bien faite et si tu es sur Paris je te conseille vraiment d'aller y faire un tour :-)
SupprimerQuelle belle histoire :)
RépondreSupprimerIl y a plein de coins que je ne connais pas, il faut vraiment que je parte à la découverte des lieux confidentiels de Paris.
Oui, oui , oui et si tu veux on peut se faire ça à deux hein ;-)
SupprimerIl faut absolument que j'aille voir cette exposition... Aussi poignante soit-elle, je pense qu'elle est incontournable. C'est incroyable ces rencontres qu'on peut faire par hasard, et merci de nous avoir fait partager celle-ci!
RépondreSupprimerJe suis vraiment heureuse du souvenir de cette journée finalement ;-)
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