mercredi 24 novembre 2010

Sainte Catherine, mais pas que...

Tu le sais, demain nous fêterons toutes les jeunes filles célibataires de plus de 25 ans mais pas que! Demain, c'est aussi la date choisie par les Nations Unies pour célébrer LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L'ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES.






L'origine de cette journée remonte à 1960, lorsqu'en République Dominicaine les sœurs Mirabal furent assassinées parce qu'elles militaient pour leurs droits. Elles devinrent alors les symboles du combat pour éradiquer ce fléau qu'est la violence à l'égard des femmes.

Quelques décennies plus tard, l'événement ne parvient toujours pas à capter l'attention de la communauté internationale... 

Pourtant, les sévices et tortures infligés par des hommes à des millions de femmes, sont hélas toujours d'actualité...
Place aux sombres chiffres : 
- Aux États-Unis, une femme est battue par son partenaire toutes les 15 secondes.
- En Afrique du Sud, une femme est violée toutes les 23 secondes.
- Au Bangladesh, près de la moitié des femmes ont subi des abus physiques de la part de leur conjoint.


En france :



- Chaque jour en France, 1 femme sur 10 vit dans la terreur au sein même de son foyer.



- Chaque  jour en France , une femme meurt sous les coup de son conjoint ou ex conjoint.
- En 2008, 156 femmes ont été battues à mort par leur conjoint en France.
- Chaque jour en France, 350 femmes sont violées.
- Chaque jour dans les cabinets médicaux, plus de deux femmes sur 3 qui consultent ont été victimes de violences sexistes (violences verbales, psychologiques, physiques, ou sexuelles) au cours de leur vie.
- Une femme sur quatre pratiquant une IVG déclare que sa demande est liée à des violences de la part d'un homme.





Ça fait peur, surtout quand on sait que ce sont les chiffres officiels mais combien de femmes n'osent pas en parler? Combien continuent d'encaisser les coups sans se révolter? 


Je n'ai pas de réponse, aucune. Je me sens totalement démunie face a cette violence dont j'ai été moi même victime pendant une éternité... Il n'y a pas de solution miracle, ni même universelle. Cette souffrance est individuelle, a traiter donc au "cas par cas". Il est tellement difficile de se sortir de cette violence, de se reconstruire et de pouvoir de nouveau faire confiance sans pour autant jamais tout a fait lâcher ses casseroles... La mémoire n'oublie jamais, elle se met en veille mais reste sur le qui vive pour toujours... On ne lâche plus rien, on ne cède plus rien, on ne pardonne plus non plus!


Je n'ai pas envie (pour le moment) de m'épancher sur mes souvenirs, encore douloureux. Le plus dure selon moi a été de "parler", ou plutôt "d'accepter" ce nouveau statut absolument intolérable de "femme battue".
Ne jamais croire une femme qui se dit maladroite quand les bleus, les brûlures ou la nervosité fébrile devient son quotidien... Non ce n'est pas une porte, un fer a repasser ou un couteau malveillant mais souvent une brute épaisse muni d'une lâcheté a toute épreuve...


Comment je m'en suis "sortie"? J'avais la chance d'avoir un enfant a protéger. Sans l'Ingrat, je ne sais pas si j'aurais eu l'énergie nécessaire... Mais il ne méritait pas d'être témoin de "ça", de vivre dans un climat de violence hallucinante et encore moins de vivre a son tour dans la peur. Il grandissait et cela devenait urgentissime de le préserver, lui. Il n'a jamais assisté a ce qu'il ne devait pas voir évidement, les questions du matins étaient les plus délicates, ça m'a toujours répugné de lui mentir a lui... Pas le choix dans cette situation...


Alors cette année, sur la suggestion de Valerie (la JD), c'est bien évidement a une assoc' qui s'occupe de femmes en souffrance que j'ai envie de me tourner et ce sera aussi un peu grace a son engagement personnel... Et si tu cliques sur le site du Planning Familial, pour seulement 16 euros tu deviens adherent(e) de soutien.


Sinon, tu peux cliquer sur ce lien et signer la charte pour dire non aux violences, ca te prend deux minutes mais moi, je serais ravie ;)

12 commentaires:

  1. On se demande toujours comment ça peut encore arriver chez nous, ici, en France... j'ai eu la "chance" de ne pas être battue par l'ex-conjoint, mais j'étais régulièrement insultée... et j'ai mis du temps à m'en rendre compte, à ne plus accepter... car je lui trouvais des excuses, évidemment... il buvait, et c'était de ma faute. Et donc étant éméché, il n'était pas dans son état normal et pouvait m'insulter. Évidemment, je vais nettement mieux depuis que je ne le vois plus, et sais maintenant que ce n'est pas normal de vivre ce genre de chose...

    RépondreSupprimer
  2. Je vais reprendre ce que tu as écris : "On ne lâche plus rien, on ne cède plus rien, on ne pardonne plus non plus".

    C'est peut-être à cause, ou grâce à ce manque de pardon qu'on redémarre, c'est peut-être à cause ou grâce à cette évidence qu'on apprend à refaire confiance en gardant toujours au fond de soi "si jamais tu bouges, ne serait-ce qu'un petit doigt, t'es un homme ...".

    Ma violence à moi aura plus été "verbale" et "morale" que physique, mais c'est tout autant insoutenable. Coupée des autres, du monde, isolée dans un intolérable mépris. Si souvent humiliée et considérée comme une moins que rien qu'aujourd'hui encore, après 10 ans, je n'arrive pas à pardonner ni à excuser quoi que ce soit.

    Non seulement je n'y arrive pas MAIS JE REFUSE DE LE FAIRE ! Hors de question d'oublier, hors de question de me taire ou de faire semblant.

    Mon fils ainé a assité à une scène violente, et c'est son premier souvenir aujourd'hui qu'il a 17 ans. Comment je peux me pardonner de lui avoir infligé ça ?! Je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que si moi je ne me pardonne pas, je ne suis pas prête de pardonner à l'ex. Certainement pas ! Quitte à mourir le coeur bouffé par la haine !

    Pourtant aujourd'hui mon coeur respire l'amour, le respect et l'émerveillement d'une nouvelle vie. J'ai juste une terrible cicatrice à vif, que je m'oblige à contourner, mais que je n'effacerai jamais.

    RépondreSupprimer
  3. ...ce n'est pas le sujet que je préfère. Ma maman, qui nous a quittés en 2009 à la suite d'une leucémie, a par ailleurs été une femme pendant au moins 10 ans. J'avais 6 ans quand j'ai assisté à une scène de violence à la maison pour la première fois. J'avais 16 ans quand j'ai fait ma première fugue (et la dernière)pour fuir ma famille, et les coups... mon beau-père était alcoolique. Il a commencé par s'acharner sur ma mère, puis sur moi, en alternance.

    Ma mère a eu une vie horrible et une fin de vie atroce. Elle n'a jamais trouvé le courage de partir. Moi oui.

    Mais il m'a fallu... tout le reste de ma vie... pour vivre avec mon enfance dans "la tête". Et aujourd'hui encore, je suis "abîmée" psychologiquement.

    L'indifférence de notre entourage était pire que les ecchymose ou les dents cassées.

    Maintenant, je déteste l'alcool, la violence, la foule, le bruit, l'indifférence, et pendant longtemps, j'ai détesté les hommes.

    Bises,
    Manderley

    RépondreSupprimer
  4. ... j'ai oublié le mot essentiel : une femme battue pendant au moins 10 ans.
    Manderley

    RépondreSupprimer
  5. Témoignage courageux que tu fais là,tout comme Nath, Lapunaise et Manderley. Courageux non pas vis à vis de nous, lectrices, il n'y aurait pas de raison à cela, mais courageux envers toi-même. Remuer ainsi un passé plus ou moins récent et douloureux, c'est te placer face à ta douleur, à ta souffrance, le regard clair et avec le recul qui t'a permis un jour d'envisager une autre relation amoureuse. Beaucoup n'y parviennent pas.
    Pour ton fils, je suppose que vous avez eu l'occasion de reparler de cette époque noire où tu voulais faire face, en lui mentant sur ton vécu.
    Il est des blessures qui ne se referment jamais tout à fait. La violence subie peut être de celles-là. Les thérapies ne sont pas là pour en "guérir", mais au moins pour arriver à échafauder une autre vie possible. Et puis la parole a un effet thérapeutique si l'on s'adresse à quelqu'un de formé à cela.
    Il semble que la lutte contre les violences faites aux femmes soient Cause Nationale, on en parle partout aux infos. Espérons que ça changera quelque chose au moins dans l'esprit de beaucoup qui pensent que la fuite est facile et que "si elles restent, c'est qu'elles aiment ça".
    Espérons aussi que le regard des policiers face à une plainte de femme battue, ne soit plus entaché du jugement et de la culpabilité posés sur elle.
    J'ajoute pour l'avoir rencontré souvent qu'être témoin de la violence sur un proche (ou pas, quelque fois)est aussi ravageur psychologiquement que de la subir.
    Merci pour ce billet personnel qui te permet de relayer les infos sur les assos qu'il faut impérativement aider, puisque les pouvoirs publics font si peu.
    Je pourrais parler des suppressions de postes dans les maisons maternelles et les moyens ridicules que ces établissements, ces "foyers", ont à leur disposition. J'arrête, il y a tant à dire.

    RépondreSupprimer
  6. J'entends par violence, pas seulement atteinte physique, bien sûr. De nombreuses formes de violences existent selon le pervers que l'on a en face de soi.

    RépondreSupprimer
  7. Comme je ne trouve rien à dire, je ne dis rien et je relais.

    RépondreSupprimer
  8. Bravo, c'est en tant qu'amie mais aussi bénévole au planning familial que je te félicite.

    Tu as eu le courage de sortir de cet enfer, et en parler est trés courageux.

    Bises

    RépondreSupprimer
  9. J ai lu quelques phrases très édifiantes cet après midi sur les violences envers les femmes... Les violences commencent quand on prend la femme pour un objet... Coups, violes, perversions, je n ai rien contre les hommes mais ils en tiennent une sacrée couche!

    Très beau témoignage en tout cas.

    J ai signé!

    RépondreSupprimer
  10. Merci a toutes pour les petits mots et le relais sur vos blogs...Je m'etends pas sur le sujet, pas envie de faire pleurer dans les chaumieres mais restez sages, sinon je vous racontes ma vie ;)

    RépondreSupprimer
  11. Mère, maman, mamie, épouse, amante, amie, copine ou collègue
    Doux mots d’amour et d’amitié que chaque jour elles nous lèguent
    Respecter en chaque femme la douce mère qui nous a porté en son sein
    Point de machisme ou de féminisme, l’égalité des sexes est un destin
    Merci …

    Pour Toute Les Femmes

    Toi la femme au cœur pur
    fidèle et généreuse
    tes chagrins, tes coups durs
    t'ont rendue lumineuse...

    Tes moment de détresse
    ne t 'ont pas désarmée
    tu te bats et sans cesse
    tu es déterminée

    à vouloir être heureuse
    contre vents et marées
    tu sors plus victorieuse
    plus forte que jamais...

    Tu puises au fond de toi
    tout l'Amour que tu as
    tu le fais fructifier
    car tu sais le semer,

    Même si sur ton visage
    tant de larmes ont coulé
    il n'y a pas de ravages
    car tu sais rester vraie

    Tu as su te confier
    à des gens qui t’aiment tant
    tu inspires le respect
    car tes mots sont décents
    et tes pensées si belles
    qu'il faudrait être odieux
    pour juger celle que DIEU
    relève dans la grêle
    une femme admirable
    courageuse et capable
    de savourer la vie
    même s'il fait lourd et gris...

    Elle a l 'intelligence
    de dire que l'importance
    est celle que d'exister
    et d'être celle qu'elle est.

    Nordine …
    mondeeuropefrance@yahoo.fr

    RépondreSupprimer