Mon Ingrat est un crétin!

Ecrit comme ça, avoue que ça fait un peu cumul des tares non? Tu te souviens, je t'ai confié que l'ado m'annonçait son envie d'aller vivre chez son père il y a quelques semaines? Si au début, j'ai eu le coeur lourd, j'ai bien évidement donné mon consentement. Je suis une mère aimante et je n'avais pas envie d'aller contre ses propres expériences (bon en même temps il voulait juste aller vivre chez son patriarche, pas se défoncer au crack hein ^^).

Mes rapports avec Baptiste (wahou, je lâche même son p'tit nom. Grand moment!) ont toujours été tendres et complices, sauf qu'après cette discussion il est devenu beaucoup plus distant et quand tu passes d'un ado qui te sert dans ses bras dès qu'il te croise a à peine un bisou pour le coucher, ca fait chelou (j'parle comme j'veux ici, j'suis la taulière XD). J'ai mis ça sur le compte du besoin de couper le cordon pour le départ imminent de la bestiole et j'ai pensé que ça allait se tasser…

Les semaines sont passées, l'Ingrat restait très anormalement froid et distant et puis j'ai croisé son directeur au collège à la gare de notre ville (le monde est petit, c'est fou blablablaaaaaa) et nous avons discuté de notre petit (je dis "notre" parce qu'il s'avère que Baptiste est le chouchou du dirlot c'te honte avoue!). Le directeur a été très surpris du choix de Baptiste et m'a conseillé de ne pas céder et de garder notre petit ange (c'est ça ouais!) sous mon aile….

Ouais, aujourd'hui je suis généreuse, j'partage mon Ingrat!

(Cette photo risque de ne pas faire de vieux os ceci dit ^^)

J'ai réfléchi longuement ET intensément à notre conversation, avant de m'en ouvrir à ma progéniture (pour te prouver que je peux écrire dans un français plus que correct comme tout le monde). 

Un soir, où nous étions en tête à tête, j'ai relancé la discussion et là,  les copines mes bras ont bien faillit se désolidariser de mon corps pour aller foutre des baffes à c'crétin de gamin! 

L'Ingrat a eu jusqu'ici une scolarité normale, pas le meilleur de sa classe (trop feignasse, je mets ça sur le compte de la génétique) mais pas dans les plus mauvais (et là, je mets sur le compte de la peur de sa gendarmette de maman ^^). Il a eu la chance de par les endroits où nous avons habité de fréquenter des établissements scolaires de taille humaine et pas dans des machines de guerre certifiées Education Nationale. Quand est venu l'heure de l'intégration au collège, j'ai opté pour un collège privé parce c'est mon fils, que je le connais. Je savais qu'il s'y sentirait mieux et pourrait s'épanouir à son rythme avec un programme pédagogique qui me semblait tenir la route. 

Il est actuellement en 3ème et je crois pouvoir affirmer que j'ai pris la bonne décision au vu de ces 4 dernières années avec certes quelques nuages gris mais pas de violentes tempêtes. 

En septembre dernier, nous avions donc rempli un dossier pour le lycée voisin toujours dans l'enseignement privé mais en décembre, le verdict est tombé et le dossier de l'Ingrat n'a pas été retenu. 

Dépitée je fus, déçu il était et nous n'avons pas eu d'autres choix que de l'inscrire dans le lycée publique de notre ville, qui compte pas moins de 1800 élèves. A ce tarif là, c'est plus de l'enseignement, c'est de l'élevage! Bref…

En plein dans ma conversation, je sens que l'Ingrat flanche, il se renfrogne et fini du bout des lèvres par m'avouer qu'il préfère aller vivre chez son père pour être scolarisé dans un lycée de province (le trou du cul du Jura (aussi jolie région soit-elle), moi j'appelle ça la campagne mais bon, je vais pas chipoter je sentais bien que le moment était mal choisi XD) plutôt que d'aller au lycée public. C'est là, que mes bras ont eu envie de lui coller des torgnolles devant autant de crétineries mais je me suis retenue parce qu'il parait que les punitions corporelles, c'est devenu "Old School" (ça va, j'déconne, t'énerve pas^^). 

Et tu n'imagines pas comme tu te sens impuissante quand ton gamin te sors un truc pareil fin avril à 21h…

J'étais censée faire quoi? Me transformer en super maman, évidement. J'ai arpenté les lycées privés de la place de Paris, je les ai harcelé dès le lendemain en n'acceptant aucun des "Désolée Madame, mais les inscriptions sont closes depuis une éternité" (genre j'suis pas au courant) et même si on a fini par me raccrocher un bon nombre de fois, j'ai finalement obtenu deux ou trois rendez-vous (ok, en faisant marcher le relationnel mais c'est comme ça que ça fonctionne de nos jours non? Non? Bon tant pis…). 

Baptiste a donc enfin l'assurance d'une place dans un lycée privé parisien sous réserve du passage en seconde (dans le cas contraire, je ne réponds de rien quand aux fameux châtiments corporels évoqués un peu plus haut ^^) et moi, je vais garder mon poussin un peu crétin bien au chaud, le temps que sa bêtise s'amenuise et là, je crois qu'on en a pour un moment...